Vendredi 26 mars 2021 à 17h00 en téléconférence
Le New Space
par
Xavier Pasco
Directeur de la Fondation pour la Recherche Stratégique,
Responsable du pôle « Espace » à la FRS
Le New Space, vu de l’extérieur, c’est d’abord une tendance née au tournant des années 2000 aux Etats-Unis de la rencontre, fortuite en apparence, de processus technologiques, de modes d’industrialisation et d’exploitation commerciale qui n’existaient pas il y a encore 20 ans. Il se caractérise aussi par l’utilisation nouvelle de méthodes, de technologies ou d’équipements qui ont été développés en dehors du secteur spatial. Cette orientation conduit ses acteurs à prôner une plus grande fluidité dans les relations entre le secteur spatial et quelques secteurs phares de la « nouvelle économie » (électronique, 3D, IA, …) dans une perspective de réduction des coûts. Il s’agit de « dé-ghettoïser » l’espace. Tel est le projet des Jeff Bezos et autres Elon Musk qui contribuent à nous faire voir les systèmes spatiaux comme une véritable infrastructure, elles-mêmes étant partie d’une architecture mondiale de l’information en constante reconstruction. Là où l’on tenait le langage de l’ingénieur, on tient désormais celui du logisticien.
Mais le New Space c’est d’abord un phénomène qui s’enracine dans un contexte particulier (américain) et dont les origines remontent au milieu des années 90. Il s’agit alors d’aider un complexe militaro-industriel américain massif à se transformer en atout économique et politique dans un contexte nouveau, celui de l’après « guerre froide ». L’Etat choisit alors de structurer un nouveau secteur spatial privé et soutient puissamment son développement, commercialement (il en est le premier client) et réglementairement. La jonction de ce secteur avec celui de l’information alors en plein essor (et lui aussi soutenu par le gouvernement) crée alors les conditions de l’essor du New Space que l’on connaît aujourd’hui… et de sa viabilité pour l’avenir. C’est aussi cette jonction qui lui confère son caractère très innovant, tant du point de vue technologique que de celui de ses usages. La politique reste aux commandes.
Président de session : Olivier Boisard, Vice-président AGP21
Modérateur : Victor Bielly, trésorier AGP21